OPTONS POUR LA MÉTHODE “NAOMI OSAKA”.

Au moment où j’écris cet article, Haïti connait à nouveau un épisode inquiétant dans son histoire. Cela fait 11 ans, depuis le 12 Janvier 2010, que le département de l’Ouest et ses régions avoisinantes avaient été affectés par un séisme de magnitude 7.3 sur l’échelle de Richter, provoquant une marée salvatrice d’Organisations Non Gouvernementales (ONGs) venant s’installer au pays, voulant apporter des réponses aux problèmes des victimes du séisme…

Et ce samedi 14 Août 2021 la terre a encore tremblé, cette fois-ci mettant à genoux les départements Grand Sud, Grand’Anse et Nippes, Ile-à-Vache ; dévastant tout sur son passage. Hôpitaux, écoles, domiciles, bâtiments commerciaux, églises … Tout type d’édifice a été frappé. Et les statistiques ont parlé comme suit:

Bilan provisoire 18/08/2021

2189 morts sur 12268 blessés, 332 personnes portées disparues. 52953 maisons détruites et 77066 autres endommagées. (Sources : Autorités haïtiennes/ Protection Civile)

Cette fois, Haïti et sa Diaspora et par-dessus tout l’État haïtien réclament à ce que toutes réponses données face à cet état d’urgence soient entreprises par et pour les haïtiens. Avec la présence renforcée des réseaux sociaux dans la vie de nos compatriotes, cette perspective a charmé et conquis l’esprit de plus d’un.

Il n’est pas sans savoir que beaucoup ont fait leur beurre après le séisme de 2010 et sans nul doute par voie de faits; et qu’actuellement beaucoup d’autres sont déjà en train de se positionner afin de reproduire cette même équation. Ce ne serait pas une si mauvaise chose, si au moins les gens réellement affectés recevaient le maximum de ce qui a été collecté en leur nom et surtout à leur insu.

Toutefois ma curiosité se porte sur le mode opératoire des détenteurs de ces ressources, quant à l’acheminement de l’aide.

Bon nombre d’entre eux ne veulent être présents sur le terrain que pour se faire un coup de pub. (Grâce aux selfies par exemple; pour démontrer qu’ils sont en train d’apporter leur support, soit en tant qu’influenceur, artiste ou politicien). Et la résultante n’en est à la fin qu’une marée humaine concentrée en une seule localité, empêchant par conséquent à d’autres régions d’être prises en charge ou de bénéficier à leur tour d’interventions secouristes en faveur des gens encore ensevelis sous des décombres.

Il faut dire que l’inquiétude ne se porte pas uniquement sur la façon dont l’aide est acheminée mais également sur ses composantes.

Illustrons un peu : on peut par exemple ne pas être très fan d’une personnalité, mais cela ne plairait jamais d’apprendre qu’en tant que bienfaiteur, elle a perdu la vie après avoir fait un accident grave sur la route en essayant d’apporter du pain ou quelques bouteilles d’eau et de couches pour bébé aux victimes du tremblement de terre du 14 Août 2021.

En clair, ma démarche consiste à attirer l’attention sur le fait qu’on peut sans nul doute faire mieux grâce à une bonne planification et avec de données exactes à l’appui. De ce fait, on serait en mesure d’apporter des solutions ayant de vrais impacts sur le long terme. Parce que je ne suis pas en faveur de la continuité d’une république de Port-au-Prince.

Il serait donc important et surtout utile de résonner de la sorte :

1- De grandes ou moyennes entreprises dans la production de pain pourraient faire en sorte d’acheminer un four dans les environs, là où les gens sont affectés. Ou demander selon les dires, que des jeunes de la zone possédant cette connaissance construisent un grand four, pour ensuite leur enseigner le métier de boulanger.

2- Pour la production d’articles de nettoyages ou hygiéniques, pas mal de jeunes surtout à Port-au-Prince ont cette connaissance également; ce serait peut-être le moment de les engager, en réunissant les ressources nécessaires et avec la mise en place d’une infrastructure toujours aux alentours des zones affectées.

En bref, je crois que tout le monde peut devenir à leur façon une Naomi Osaka, en rapport à ce qu’elle vient de décider face à la situation post séisme.

« Tweet de Naomi Osaka ci-après :

Ça fait vraiment mal de constater tous les dégâts en Haïti, et j’ai l’impression que nous ne pouvons vraiment pas avoir un moment de répit. Je suis sur le point de jouer un tournoi cette semaine et je donnerai tous les primes en argent aux efforts de secours pour Haïti. »

https://twitter.com/naomiosaka/status/1426679983532122126

Parce que certes, vous allez vers des gens ayant des difficultés extrêmes, probablement qui nécessitent une intervention urgente, mais la finalité ne devrait-elle pas aussi consister à inspirer d’autres personnes afin qu’ils emboîtent le pas pour donner leur support de la meilleure manière qui soit? Et ceci, avec l’approche la plus objective possible. Pour ça, faisons d’abord l’effort d’être plus stratégiques, plus avisés et mieux coordonnés. Ce qui permettra d’éviter que les provinces continuent d’être dépendantes de la république de Port-au-Prince.

Je m’appelle Hans Michel Beaugélus et je valide cet article.